Le guide des anime du printemps 2021
86 EIGHTY-SIX

par l'équipe éditoriale d'Anime News Network,
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Qu'est-ce que c'est ?

Pour répondre aux attaques de drones autonomes envoyés par l'empire voisin de Giad, la république de San Magnolia a développé ses propres drones de combat surnommés les “Juggernaut", espérant ainsi limiter les pertes humaines. En réalité, ces appareils sont pilotés par les 86, les habitants d'un district secret considérés comme du bétail.

86 EIGHTY-SIX est diffusé sur Crunchyroll le samedi à 18 h 30.


Comment était le premier épisode ?

Alain Broutta
Note :

La République de San Magnolia, qui compte 85 districts, affronte non loin de ses frontières l'Empire de Giad. Aux légions blindées de ce dernier, San Magnolia oppose des drones nommés Juggernauts. Officiellement, ces drones sont pilotés à distance depuis l'état major du pays, garantissant une guerre sans pertes humaines. Mais en réalité, ce sont bien des soldats humains qui sont envoyés sur le front : des jeunes gens issus du 86e district, dont l'existence est tenue secrète. Vladilena Milizé, ou “Lena” pour les intimes, est une jeune femme qui travaille à l'état-major comme “handler”, commandante de bataillon. Un jour, elle se voit confier la direction d'un bataillon d'élite nommé “Spearhead”, dont le capitaine, surnommé “Undertaker”, est redouté par les commandants du fait de son caractère tempétueux…

86 EIGHTY-SIX est l'adaptation du light novel éponyme signé par Asato Asato, publié dans un label de science-fiction de l'éditeur Kadokawa depuis avril 2017, et qui a déjà fait l'objet d'une adaptation manga depuis 2018. La version animée est produite par le prolifique studio A-1 Pictures (Sword Art Online, Fairy Tail, Seven Deadly Sins…) sous la direction du réalisateur Toshimasa Ishii, qui signe ici sa première direction générale de série après avoir dirigé divers épisodes d'Erased ou Space Brothers, entre autres. Notons aussi la participation du studio Shirogumi pour les séquences en CGI, à l'œuvre dès l'introduction de cette série dans une impressionnante scène de bataille mécanique.

Ce premier épisode se décompose en deux parties, pour nous révéler les deux faces du conflit. Tout d'abord, on s'intéresse à Lena, vivant dans une capitale qui représente une utopie futuriste, aseptisée (tous les habitants ont notamment les cheveux blancs) et aux accents aristocratiques. Bref, l'image idéale d'une “république” fondant son règne sur sa puissance militaire, et cachant la vérité aux yeux de la population. Lena surnage dans ce monde tout en restant choyée par le hasard de la vie, issue d'une lignée noble. Cela ne l'empêche pas de l'exprimer de l'empathie pour les soldats qui périssent au front dans l'indifférence générale, bien que ses seuls échanges avec les unités qu'elle dirige se fasse par communications radio. En fin d'épisode, nous découvrons d'ailleurs cet autre côté, avec les membres du bataillon “Spearhead” qui vivent dans un manoir en attendant leur prochaine mission. On découvre ainsi des protagonistes juvéniles assez enjoués et charismatiques, que l'on aura sans doute le loisir de découvrir individuellement dans les épisodes à venir.

Difficile cependant de ne pas ressentir une impression de déjà-vu dans tout ce qui nous est présenté ici. Par exemple, le cadre de vie des soldats n'est pas sans rappeler le manoir où vivent les héros de Darling in the Franxx. Plutôt bien menée, cette introduction manque cependant d'un petit supplément d'âme qui la ferait sortir des sentiers battus des réflexions habituelles sur l'horreur de la guerre, d'autant que le point de vue reste encore ici très distancié. Pour autant, 86 devrait ravir les amateurs du genre et a le potentiel pour se sublimer sur le long terme.



Damien Hilaire
Note :

De la S.F. populaire en pleine période fantasy ? Oui c'est possible, ça s'appelle 86 EIGHTY-SIX et c'est du real robot. Comment ? Des robots qui se tapent dessus et genre ça se vend et ça marche assez pour avoir une adaptation animée par A1-Pictures ? Ouais. J'admets, c'est renversant, mais il faut dire que le titre a beaucoup de choses pour lui.

Déjà oubliez le fan service. 86 c'est un pur titre de stratégie militaire et de drame humain dans la droite lignée de certains space opera des années 1980. Cette série de light novels pas comme les autres est, à la différence de beaucoup d'isekai, un titre qui ne vient pas d'Internet. C'est quand même publié chez Kadokawa avec bientôt 10 tomes au compteur. Pour réaliser cette adaptation, A1-Pictures a mis aux manettes Toshimasa Ishii qui fait littéralement son baptême du feu sur 86. Avant ça, il a réalisé quelques épisodes par-ci par-là mais c'est à peu près tout. Heureusement, l'adaptation du livre a été confiée à Toshiya Ono ! Mais si, rappelez-vous, il signe aussi sur Shadows House également cette saison. C'est rassurant de le savoir ici. Pour parfaire le tout, A1 a dépêché Hiroyuki Sawano pour la musique et Tetsuya Kawakami au chara design. Cette équipe à moitié verte va-t-elle s'en tirer ? Vérifions ça de suite !

La république de San Magnolia est un pays composé de 85 districts prospères et vivant en paix. Mais en dehors de leurs frontières, le royaume de Giade les agresse avec une nouvelle arme dévastatrice. Pour se protéger et répliquer, San Magnolia se met à développer des machines proches, des drones pilotés à distance par des unités militaires basées dans le 1er district. De cette façon San Magnolia tient bon et n'accuse que des pertes matérielles. C'est du moins ce qu'en dit la propagande d'État. La réalité est bien différente. Les drones n'en sont pas, ce sont des tanks extrêmement mobiles pilotés par des unités fantômes. Dans l'armée, ils les appellent “les porcs” mais leur dénomination exacte est “les 86”, ceux qui viennent du 86e district de San Magnolia. Ils n'ont même pas le statut d'humain et la république les envoie au front sans état d'âme. Ils ne sont que de la chair à canon dans des machines qui ont bien plus de valeur que leur carcasse mal nourrie.
Vladiléna Milizé est une jeune commandante brillante et pleine d'avenir. Elle se retrouve mutée à une autre équipe de 86, les Spearhead, dont la réputation n'est plus à faire mais dont le chef a fait fuir tous les commandants précédents. Nom de code : Undertaker. Vladiléna réussira-t-elle à gagner sa confiance ?

Cette série commence très fort ! Personnage et univers intrigants, animation propre même si les combats aperçus sont plein de confusion. Cela est à dessein, bien entendu. Il y a beaucoup d'interrogations sur ce monde, comment ils ont conçu ces machines, d'où vient le statut des 86, pourquoi des enfants soldats vus comme des sous-hommes ? Quelles sont les revendications de Giad, est-ce que San Magnolia est une république aussi droite qu'elle le laisse paraître ou n'est-ce qu'une dictature sous couverture ?
Clairement 86 a des relents de production Sunrise des années 1980 qui ne sont pas pour déplaire, ça titille autant Gundam que Ghost in the Shell avec ces machines-araignées courtes sur pattes rappelant les Tachikoma. D'ailleurs oui, des mecha non humanoïdes, rendant la chose bien plus crédible technologiquement. J'ai très hâte de voir l'évolution de l'intrigue et de la relation entre l'héroïne et les Spearhead. Excellent démarrage !



EmmaNouba
Note :

Après une première scène au cœur d'une bataille, avec force d'armes futuristes, on rencontre la princesse Vladiléna Milizé, une jeune officière au look quelque peu fan service (jupette ultra courte et uniforme bien sexy), la plus jeune à ce grade de commandante.
En ce 13 mai 2148 du calendrier stellaire, la vie semble s'écouler tranquillement dans Grandmur, ce territoire composé de 85 secteurs. Si le quotidien semble classique, il est même ponctué par des messages via écrans géants annonçant les avancées de la guerre. Celle-ci se déroule hors des secteurs, sur un 87e théâtre d'opérations, nous explique-t-on. Les forces en présence sont composées de la Légion des blindés de l'Empire de Giad aux Juggernauts de la république de San Magnolia. Si ces derniers ont été victorieux, le but affiché est de poursuivre une guerre sans morts. En effet, les combattants sont des drones, pilotés à distance par des gradés. Au milieu de ces rustres, la frêle Léna, commandante de son état, est différente. Elle a de l'empathie pour ces troupes. Et elle manque de se prendre le bec avec des soldats soûls, mais elle est arrêtée par son amie, Annette, une scientifique fantasque. C'est par leur discussion que l'on va peut-être comprendre pourquoi Lena est si attachée à la survie de ces fameux 86, des drones, dont personne ne se soucie. C'est pourtant eux qui sont envoyés au casse-pipe.
Dans le confort de son bureau de commandement, seule face à son écran, la commandante se synchronise avec les processors de Pléaides et en tant que Handler-1, comme dans un jeu vidéo à la War Games, c'est elle qui dirige l'assaut. Les rapports entre ces entités et la jeune femme sont étonnants, elles se qualifient de sous-êtres et sont touchées par l'attention qu'elle leur porte. Quand elle leur annonce qu'elle change d'affectation, elles la félicitent. Pourtant, la commandante a accepté de diriger une bande de fortes têtes, une troupe que personne ne veut guider, la 1ère troupe du 1er théâtre d'opérations, surnommé le Spearhead.
C'est son oncle qui lui confie cette mission délicate. Il faut dire que de nombreux Handlers ont jeté l'éponge, certains allant même jusqu'au suicide… Mais la demoiselle est déterminée. On découvre qu'elle peut se synchroniser avec les processors de Spearhead, et ce même en dehors de son poste de pilotage. Et nous voici projetés dans le quotidien des soldats qui ont déjà réussi à faire craquer cinq Handlers… La rencontre avec la nouvelle cheffe va être décisive…

86 - EIGHTY SIX est une série quelque peu déroutante, adaptation d'une série de light novels d'Asato Asato, réalisée par Toshimasa Ishii (Erased), sur un scénario de Toshita Ono (Blue Exorcist: Kyoto Saga). Le chara design de Shibarii, à l'origine des illustrations dans le light novel originel, est adapté par Tetsuya Kawakami (Robot Girls Z). La 3D CGI, très présente dans les scènes de guerre, est dirigée par Hiroyuki Yoshida (Zegapain), le tout est produit par A-1 Pictures, filiale d'Aniplex à qui l'on doit notamment Blue Exorcist ou plus récemment le très atypique Hypnosis Mic: Division Rap Battle - Rhyme Anima.
Encore bien mystérieux, 86 - EIGHTY SIX donne envie de comprendre, alors pas d'hésitation, même si ce n'est pas la série la plus tentante de la saison.



Pa Ming Chiu
Note :

An 2148. Dans sa guerre contre le royaume de Giade, la république de San Magnolia utilise des drones de combat commandés à distance, et se targue ainsi de faire une « guerre propre » sans victimes humaines. Mais derrière cette communication publique calibrée pour rassurer la population locale se cache une vérité bien plus atroce. Les drones sont en réalité pilotés de l'intérieur par des soldats surnommées les « 86 » (San Magnolia comporte officiellement 85 districts et les habitants du 86e district caché qui servent ici de chair à canon sont considérés comme des parias, des moins que rien). Le commandant du 7e escadron de défense Vladiléna Milizé répugne à utiliser ce système mais n'a pas vraiment le choix. Se démarquant néanmoins par ses qualités à diriger, elle se retrouve mutée à un escadron réputé difficile, les Spearhead. Leur chef, un certain Undertaker (non, pas le catcheur), est si difficile à vivre qu'il aurait même poussé un de ses anciens commandants au suicide…

Adaptation d'un light novel à succès, 86 se démarque non seulement par un univers dystopique aussi dur que captivant mais également par sa mise en scène très inspirée. Les transitions entre les scènes sont particulièrement singulières et leurs arythmies et ruptures volontaires ou l'absence ponctuelle de plans de coupe participent à distiller cette ambiance mystérieuse et pesante, où tout semble tragiquement lié, où l'horreur succède trop vite à la légèreté.
Avec une telle maestria de découpage et un tel ton, on regrette presque un character design un poil random. Outre le style en lui-même, on pense par exemple à la commandante waifu avec son combo bas blanc/porte-jarretelles. Nul doute que cela fera plaisir aux amateurs de zettai ryoki et ça passerait très bien dans n'importe quel isekai ou JRPG coloré, mais cette tenue dénote quand même pas mal ici avec la fonction professionnelle du personnage dans un contexte si sérieux et premier degré. Certes, l'univers n'a rien de réaliste mais ce type de codes de fan service light a quand même tendance à contrarier la suspension d'incrédulité. Quant à Undertaker, on a droit une fois de plus à l'ado ténébreux interchangeable avec n'importe quel autre héros de shônen un tant soi peu torturé...
Le mecha design manque aussi d'inspiration, les drones évoquant trop les fuchikoma de Ghost in the Shell. Gageons que leur côté mini-tank est néanmoins tactiquement crédible et s'accorde bien avec la direction real robot de l'ensemble.

On pinaille, on pinaille, mais ne boudons pas pour autant notre plaisir. Si 86 maintient ce niveau d'écriture, de mise en scène et de réalisation tout du long, c'est un must see absolu de cette saison.


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