Le guide des anime de l'hiver 2021
Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation

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Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation (TV 1) ?
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Qu'est-ce que c'est ?

"Ici, je vais me transcender !" Un anonyme de 34 ans, célibataire endurci, reclus et au chômage se fait écraser par un camion peu après avoir été chassé de la maison familiale. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il se réveilla bébé dans un monde d'épées et de magie ! Rudeus, comme il s'appelait désormais, jura alors de réussir sa deuxième vie et de tirer un trait sur l'immonde déchet qu'il avait été 34 ans durant. Dès son jeune âge, il nouera de nombreux liens dans ce nouveau monde, notamment une solide amitié avec trois fillettes, avant de partir pour une aventure aussi palpitante que périlleuse. Une seconde chance lui a été accordée... et elle ne sera pas de tout repos !

Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation est diffusé le dimanche à 17 h.


Comment était le premier épisode ?

Damien Hilaire
Note :

Nouvelle année, nouvel isekai et pas des moindres puisque 2021 annonce l'arrivée d'un poids lourd du sujet, un des plus populaires et datant d'avant la grande vague initiée par SAO, j'ai nommé Mushoku Tensei ! La série n'est pas entièrement inconnue chez nous puisqu'elle est publiée dans sa version manga par Doki-doki depuis quelques années maintenant. Après avoir fortement impressionné par le biais de son trailer, la sauce était redescendue à la découverte qu'il était pré-animé. Cela ne laissait rien présager de la qualité réelle du titre une fois que nous l'aurions sous le nez. Il faut dire que le studio était un peu inconnu au bataillon, mais depuis nous en savons plus.
Le tout jeune Studio Bind, dont c'est ici la première réalisation, est en réalité lié à White Fox, bien connu dans le milieu pour être derrière Re:Zero. La réalisation est confiée à Manabu Okamoto qui tient aussi le rôle de scénariste, rôle pas si évident quand il s'agit de gérer le rythme d'un roman ou d'un manga adapté en images (beaucoup s'y sont cassé les dents), mais qu'il peut remplir à la perfection puisqu'Okamoto a été storyboarder et directeur d'épisodes sur plusieurs séries. Ce n'est par ailleurs pas sa première réalisation puisqu'il était derrière Gamers! réalisée chez le studio PINE JAM. Les attentes sur ce premier épisode étaient donc sacrément hautes et avec pas mal d'appréhension. À tort puisqu'il s'est avéré être un des meilleurs de tout l'hiver et même de tout le genre isekai en général.

À l'instar de Moi quand je me réincarne en slime, l'épisode démarre dans la réalité. Point de meurtre ici mais un banal accident de la circulation (un poncif de l'isekai). Notre héros hikikomori qui n'était pas sorti de chez lui depuis 20 ans se fait renverser par un camion en tentant de sauver une bande de jeunes distraits et au milieu de la route. Il meurt et se réincarne en gardant ses souvenirs d'avant.
Le revoici devenu un bébé dans une toute autre famille pour une vie bien différente. Il découvre bien vite qu'il n'est plus dans le monde qu'il connaissait mais bien dans un univers de fantasy et de magie. Lisant les vieux grimoires poussiéreux laissés à l'abandon dans une malle, celui qui s'appelle désormais Rudeus va vite apprendre qu'il a des prédispositions pour la magie et va commencer à s'entraîner en cachette, expérimentant petit à petit ses capacités, une belle occasion pour lui de prendre un nouveau départ et d'avoir sa revanche sur sa vie antérieure. Mais comment changer après avoir passé 20 ans coupé de tout ?

Ce premier épisode est une bombe ! Tout est d'une propreté exemplaire, la direction artistique, la musique, les décors, l'animation qui en acting est déjà très forte mais se révèlent aussi extrêmement solide quand il y a de l'action à l'écran. Là, évidemment, nous pensons à la scène du sort intermédiaire avec ses effets de particules et de liquides mélangé, à cette rotation de caméra très osée mais aussi à cette scène qui en a peut-être perturbé plus d'un lors du cours de Rudeus avec Roxy quand il s'agite sur sa chaise, mal à l'aise d'être à l'extérieur. C'est d'ailleurs un des points intéressants du titre, ce passé qui hante le héros, ce trauma qui l'habite et qu'il va devoir dépasser, sa peur de l'autre, de l'extérieur, de l'inconnu, vraiment un des meilleurs départs pour un isekai depuis Slime.


Alain Broutta
Note :

Renversé par un camion en voulant sauver trois lycéens, un trentenaire sans emploi sent son heure arriver. Mais le voilà qu'il reprend conscience, dans le corps d'un nourrisson et dans un monde complètement inconnu ! Tandis que l'enfant grandit, la conscience du trentenaire en lui appréhende sa réincarnation : il s'appelle à présent Rudeus et vit dans un monde d'heroic fantasy. Rudeus, ou Rudy, s'initie notamment en cachette à la magie. Ses nouveaux parents, Paul et Zenith, d'anciens aventuriers, ne tardent pas à se rendre compte de son potentiel, et lui attribue une préceptrice : une jeune sorcière nommée Roxy.

Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation se présente comme un isekai dans la pure tradition du genre. Et pour cause : le light novel original, signé par Rifujin na Magonote, est paru il y a près de dix ans ! S'il a rapidement connu un portage en manga dès 2014 (disponible en France chez Doki Doki, toujours en cours), l'adaptation animée se sera quant à elle faite attendre. Dans l'avalanche des isekai paraissant chaque année avec chacun leur pointe d'originalité, le registre plus classique de Mushoku Tensei peut-il lui permettre de tirer son épingle du jeu ? Nous nous autorisons à penser que c'est le cas !

Comme son sous-titre l'indique, Mushoku Tensei se base sur une totale réincarnation : notre héros découvre sa nouvelle vie depuis la naissance. Il découvre ainsi le monde au travers du regard de l'enfant, tout en conservant sa conscience et sa maturité d'adulte. Le décalage naît alors entre le corps juvénile et la voix intérieure qui l'habite. Mais même en ayant un coup d'avance sur la vie, Rudeus n'en devient pas méprisant pour autant, souhaitant au contraire prouver sa valeur dans cette deuxième chance qui lui est accordée. Certes, on n'échappera pas à quelques remarques graveleuses de l'ex-trentenaire mort puceau, face à ses fantasmes de fantasy incarnés. Mais dans le contexte, ces touches d'humour fonctionnent plutôt bien.

Si l'histoire est racontée du point de vue de Rudeus, son nouvel entourage n'est pas pour autant survolé. On s'attache immédiatement aux parents de l'enfant, Paul et Zenith, aux caractères enjoués et positifs. Mais aussi à la discrète et réfléchie Lilia, la domestique de la famille, et Roxy, la jeune sorcière qui ne s'attendait pas à trouver chez Rudy un tel élève.

L'adaptation animée est menée par Manabu Okamoto au sein du Studio Bind, aussi bien à la réalisation qu'à la composition du scénario. Développée par un collectif de studios, l'animation est d'une qualité tout à fait correcte. Le monde de Rudeus prend vie dans des tons légèrement sépia et des jeux de lumière qui subliment une certaine forme de chaleur infantile. Bien que ce premier épisode soit encore pauvre en action, on retiendra quelques moments de mise en scène assez réussi, notamment quand le jeune garçon lance ses premières incantations.

Bref, en dépit de son classicisme, Mushoku Tensei est une valeur sûre pour les amateurs du genre, et devrait trouver sans mal trouver sa place dans ce monde impitoyable !


Bruno de la Cruz
Note :

C'est ce qu'on appelle une entrée réussie ! Mushokou Tensei fait partie de ces projets guettés de très près par les observateurs, et l'épisode 1 a le mérite d'avoir été convaincant à tous les niveaux sans nécessairement proposer une scène tape-à-l'œil.
Pourtant, la première séquence qui avait filtré sur la toile s'était révélée être une espèce de pilote (qu'on appelle “vidéo promotionnelle pré-animée”). En somme, même si on a déjà parlé de ça ici, c'est une séquence très qualitative dont l'approche ne devrait pas être aussi belle dans le format TV (on a eu la même chose pour les Titans). Eh bien non ! Le format TV est quasiment aussi beau. En tout cas, son approche – légèrement moins brute que le PV – dénote de la même ambition. Mais il faut retenir que l'épisode n'avance pas d'action, excepté un sort ou deux par-ci par-là. La force de Mushoku réside dans le soin proposé dans toutes les composantes d'un anime. Ainsi, l'animation se mesure aux mouvements des habits, à ces bulles d'eau, aux gimmicks et à l'acting. Un peu à l'image de Mirai, le personnage principal est d'abord un bébé. Je vous demande donc de mesurer ses scènes – filmées à hauteur d'yeux du bambin – dans lesquelles on capte ses hésitations, son déséquilibre, ses difficultés…

Aussi, j'aimerai attirer votre attention sur la scène d'ouverture. Nous sommes ici dans un isekai, et je n'ai jamais vu (même si je ne peux pas me targuer d'avoir vu tous les isekai) un tel décalage entre notre monde et celui dans lequel le personnage principal se réincarne. L'approche ici est réaliste, et même assez sale. On dirait presque un début d'anime made in Production I.G en 2000. À ce titre, le compositing – un terme parfois utilisé à tort, rappelons que cela correspond à l'union des composants graphiques de l'écran – est très satisfaisant ici. Pour vous en convaincre, admirer la chaleur de la lumière lors des scènes en intérieur.

Tout ceci étant dit, voyons qui sont les talents derrière. Après l'oublié Gamers! (2017), Okamoto Manabu mène sa deuxième réalisation, chez le jeune studio Blind. Ce jeune talent n'est pas encore identifié, mais la confiance qu'on lui a accordée (story-board de l'épisode 2 de Carole & Tuesday) ne doit pas être prise comme une information anodine. Ici, il gère aussi le script, et il est évident qu'il tient un rôle crucial dans l'ambition de chaque scène (ça se vérifie à cette caméra qui est souvent en mouvement). Concernant la structure (installée à Tokyo, bien sûr), dont la marque est arrivée sur le site officiel fin 2018, il faudra creuser pour en apprendre plus. La naissance d'un studio, surtout lors de sa première grosse production, sert parfois de maison pour unir les talents, mais ce n'est pas automatique (il faut être équipé). Parmi les noms à suivre du côté des animateurs, il y a Shingo Fujii (qui avait participé au PV !).

Bref, Mushokou Tensei est à suivre, que le genre vous plaise ou pas !


EmmaNouba
note :

Attention chef-d'œuvre ! Joli, drôle et extrêmement efficace, on aimerait voir plus souvent des isekai aussi bien fichus, franchement c'est un plaisir. Car il faut bien dire que les isekai on commençait à saturer tant certains sont cheap et dénués d'intérêt. Eh bien avec cet anime, spectateur n'hésite pas !

Les premières minutes sont paradoxalement un régal. Il faut dire que l'on assiste en direct à la mort d'un homme, un hikikomori, la trentaine passée, qui s'est fait renverser par une voiture. On entend sa voix en off, son seul regret est de mourir puceau ! Le ton est donné. Et voici notre bonhomme réincarné dans le corps d'un bébé, tout mimi, petit nouveau né d'un couple charmant. Zenith, la maman, est une blonde plantureuse et Paul, le papa, un grand gaillard à la Thor.
On rit dès les premières images de ce bonhomme un brin pervers totalement ébahi d'être projeté dans ce petit corps potelé, ne captant rien au langage de ses nouveaux géniteurs, deux sacrés amoureux. Il s'appelle donc maintenant Rudeus et vit dans un pays un peu arriéré, pensez, il n'y a ni électricité, ni eau courante. Mais le jeune Rudy n'est pas encore au bout de ses surprises et nous avançons comme lui à pas à pas dans ce nouveau territoire, entre ses bêtises un peu coquines qui rendent nerveuse la bonne et son apprentissage de sa nouvelle existence à la cambrousse. Mais s'il n'y a pas d'ordinateur, le bonhomme constate rapidement qu'il a atterri dans un monde peuplé de magie ! Le pied pour un geek. Adieu la terre et bonjour son monde merveilleux.
Peu à peu, il va découvrir un grimoire et apprendre à lire… mais en dire plus serait divulgâcher le plaisir de ce premier épisode superbement bien animé et écrit au cordeau.

Franchement, bravo au Studio Bind qui signe sa première production avec brio. La réalisation fine est menée de main de maître par Manabu Okamoto, qui a notamment travaillé sur les story-boards de quelques épisodes de Carole & Tuesday, mais aussi de quelques Gamers!. Il signe aussi le script, adaptant le manga original de Rifujin na Magonote, dessiné par Masakazu Miyake. Saluons d'ailleurs le chara design très joliment rendu de Kazutaka Sugiyama (qui a notamment travaillé sur l'opening de The Promised Neverland), le héros bébé et enfant est juste craquant. Il signe aussi l'animation avec brio. Le contraste avec son ancienne personnalité rend ce personnage drôle même s'il est un peu bizarre.
Tout est bon pour l'instant dans cet anime, espérons vraiment que la promesse sera tenue car pour l'instant on en sort séduit. Les scènes de découverte de ses dons de magie sont très réussies et l'on en arrive à oublier rapidement le libidineux chômeur qui crèche dans ce corps de bambin. On se demande bien dans quelle aventure notre bonhomme va entraîner sa nouvelle couverture. En tout cas, on signe pour le suivre ! Sans hésiter. Avec un scénario improbable sur le papier, on sent bien qu'on va avoir droit à de belles surprises, du moins on espère que la qualité sera au rendez-vous de toute la saison.


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